Ville de Conflans-en-Jarnisy

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Les cONFLANAIS DANS L'histoire

 

  1. Paul Collart
  2. Raymonde bouriquet
  3. Georges pross, GASTON RICHARD, RENE RICHARD ET ROLAND SERTORIUS
  4. PAUL filioT, MAIRE DE CONFLANS, DE 1929 A 1958
  5. PAUL PROSS, MAIRE DE CONFLANS, de 1973 A 1983
  6. marcel cuniN, MILITANT SYNDICALISTE
  7. ROBERT AUBRY ET GILBERT HELARD, DEUX RESISTANTS CONFLANAIS DEPORTES A MAUTHAUSEN
  8. l'incroyable odyssee de camille lazarD, DEPORTE A neuengamme

 

Paul Collart

 

Papyrologue, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

 

Paul Collart est né à Conflans le 24 novembre 1878, d'un père ardennais et d'une mère lorraine. Il apprend à lire à l'école communale de Conflans et continue ses études à Rethel d'où son père était originaire. Après des études secondaires aux lycées de Charleville puis de Lille, il suit les cours de la Faculté de Lettre dans cette dernière ville. Il y a pour maître Pierre Jourguet, un des pionniers de la papyrologie, qui a eut par la suite une forte influence sur sa carrière.

 

Paul Collart, en qualité d'étudiant, participe à une conférence de papyrologie où il acquit la délicate technique pour l'utilisation de ces documents. Il ne se détourne pourtant pas du métier de professeur de l'enseignement secondaire. 

 

Agrégé de grammaire en 1903, il est professeur aux lycées de Bar-le-Duc, de Douai puis de Lille en 1906 où il enseigne les rudiments du latin jusqu'en 1914 tout en poursuivant ses études de papyrologie.

 

En 1907, il se marie avec une amie d'enfance, originaire de Conflans, avec qui il a deux fils. En 1914, il est nommé professeur au lycée Michelet en attendant son affectation au lycée Pasteur. 

 

Le 2 août 1914, lors de la déclaration de guerre, il est à Conflans et se trouve rapidement prisonnier. Il connaît pendant quelques mois les inconvénients de l'occupation allemande. En janvier 1915, il est emmené dans les casemates de Rastatt puis au camp de Holzminden jusqu'en mai 1916. Il est ensuite transféré comme malade dans un camp d'internés de Suisse.

En 1917, il rentre en France et reprend sa classe de sixième au lycée Louis Pasteur. Il supplée puis remplace Pierre Jouguet en 1928 à l'Ecole des Hautes études et à la Sorbonne en 1928, ce dernier partant au Caire pour y diriger l'Institut Français d'Archéologie Orientale. 

 

On lui doit l'édition des Papyrus Bouriant en 1924, Les papyrus grecs d'Achmin à la Bibliothèque nationale de Paris (1930), Les papyrus d'Homère (1931), Les papyrus de l'Iliade et de l'Odyssée (1933, 1934, 1939), Un papyrus ptolémaïque provenant de Déïr-el-Bahari, en collaboration avec Pierre Jouguet (1933).

 

Chargé de l'enseignement de la papyrologie à Paris, on peut dire qu'il est devenu le chef de l'école papyrologique française depuis le départ de Pierre Jouguet. En 1940, il publie avec ses élèves le tome II des Papyrus Théodore Reinach.

Il enseigne jusqu'à sa mort, le 10 avril 1946.

Paul Collart repose au cimetière de Conflans.


Paul Collart

 
 
 
Source : FAWTIER Robert, Notice sur la vie et les travaux de M. Paul Collart membre de l'académie, Paris : Institut de France Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 1949
 

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Raymonde Bouriquet

 

Membre active du réseau "Résistance Fer" de Conflans-en-Jarnisy

 

  • Pendant la guerre, elle cache des prisonniers

Dès 1941, gérante de l'hôtel-café-restaurant du Grand-Cerf (situé à l'époque en face de l'actuelle boulangerie Jambon), elle recueille ses premiers prisonniers de guerre, français évadés ou pilotes américains et anglais abattus par l'aviation allemande. Aidée par d'autres membres de la Résistance locale, elle les loge, les nourrit, les habille et leur fournit de faux papiers.

 

 

  • Puis, elle les aide à s'enfuir

Les réfugiés français sont exfiltrés par le chemin de fer, les américains et les anglais sont emmenés en bus jusqu'à Nancy où ils sont pris en charge par une filière qui les conduit en Espagne.

 

 

  • L'hôtel du Grand-Cerf à Conflans : une plaque tournante de la Résistance

L'hôtel du Grand-Cerf, qui servira aussi de cache d'armes pour les maquisards, deviendra ainsi une plaque tournante de la Résis-tance, jusqu'à ce qu'il éveille les soupçons de la Gestapo, au printemps 1944. Raymonde Bouriquet abandonne alors l'établissement et se réfugie à Toul, puis à Dijon.

Quelques mois plus tard, Raymonde Bouriquet est de retour à Conflans, où elle joue à nouveau un rôle important au sein du comité d'épuration formé après la Libération. Elle évitera ainsi quelques vengeances et sans doute autant d'atrocités.

Médaillée et récompensée plusieurs fois après la guerre (notamment par les Américains), Raymonde Bouriquet quittera Conflans dans les années 50 pour rejoindre la région parisienne avec son mari.

 

 

 

Source : MédiaSénart, journal de la ville nouvelle de Sénart, mai 2008


bouriquetMadame Bouriquet lors de la remise de la médaille d'honneur de la ville de Moissy
 
(Photo : MédiaSénart)
 
 
hotel du grand cerfRaymonde Bouriquet devant l'hôtel-restaurant du Grand-Cerf à Conflans
 

  

 

 

 

 

Georges Pross, Gaston Richard, René Richard et Roland Sertorius, quatre résistants conflanais fusillés par les soldats nazis

 

 

  • Les circonstances de l'arrestation des quatre résistants  

Le vendredi 1er septembre 1944 avant 22 heures, heure du couvre-feu imposé par l'occupant allemand, Georges Pross (34 ans), René Richard (45 ans), son fils Gaston Richard (19 ans) et Roland Sertorius (17 ans), sortaient d'une réunion du groupe conflanais de résistance qui s'était tenue chez M. Marcel Horny, domicilié rue de la Saulnière à Conflans, lequel était employé à la brasserie de Jarny. Ils pensaient que, lors de leur retraite, les troupes nazies feraient sauter les ponts sur l'Orne et l'Yron, dans le but de retarder l'avancée des Armées Alliées. Aussi tous quatre avaient-ils projeté de neutraliser discrètement la petite équipe d'artificiers ennemis qui procéderait à cette opération de destruction aux conséquences graves.  

Hélas, à l'issue de leur réunion de préparation, ils furent arrêtés par une troupe de soldats SS qui quittait Conflans et qui les a interpellés, en prétextant que l'heure du couvre-feu était dépassée et qu'ils étaient en infraction. Le détachement de soldats SS les a fouillés et a trouvé quelques armes sur eux. Aussitôt, ils furent arrêtés et transportés par camion à la caserne Geslin, puis dans le bois de Labry où ils furent massacrés et fusillés.  

 

 

  •  La découverte des corps

La population de Conflans pensait que les quatre résistants avaient été emmenés en Allemagne et internés en camp de concentration, lorsque le vendredi 22 septembre 1944, Monsieur Eugène Dupré, et Monsieur Albert Ernest, deux cheminots qui cueillaient des champignons dans le bois de Labry, ont aperçu une main sortant d'un monticule de terre. Ils ont alerté les maires de Conflans et Labry, lesquels après avoir fait procéder à l'exhumation, ont reconnu les corps suppliciés et recouverts de chaux des quatre résistants conflanais, en présence de représentants de leurs familles.

 

 

  • Les obsèques des victimes  

Source : Article du journal "Lorraine Libre", en date du 30 septembre 1944

"Les obsèques des quatre victimes civiles ont eu lieu dimanche 24 septembre, à 10 h 45, en l'église de Conflans, trop petite pour contenir la foule nombreuse venue de tous côtés les accompagner à leur dernière demeure. Plus de mille personnes attendaient sur la place, sous une pluie glaciale. Le mauvais temps ayant empêché la célébration de l'Office en plein air. A l'élévation, dans un profond silence, les clairons exécutèrent "la sonnerie aux Morts". Les honneurs furent rendus par un détachement de Francs Tireurs Partisans en armes du 1er Régiment de Paris, ainsi qu'un groupe régional de F.F.I. doublé d'une unité du 20ème Corps de l'Armée Américaine qui avait tenu à montrer sa sympathie à ces quatre frères d'armes massacrés par un ennemi commun. Ensuite, Monsieur Paul Filiot, Maire de Conflans, prononça d'une voix émue un discours d'adieu aux quatre martyrs fusillés par les soldats nazis."  

 

 

le discours de M. Paul Filiot, Maire de Conflans à l'époque du drame

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paul Filiot, Maire de Conflans, de 1929 à 1958

 

M. Paul Filiot est né le 18 janvier 1883 à Fresnicourt (Pas-de-Calais). Décédé à Conflans le 30 juin 1958. Maire de Conflans du 10 mai 1929 au 30 juin 1958.

Homme d'une exceptionnelle personnalité, M. Paul Filiot fut :

- un grand chef d'entreprise dans le secteur des travaux publics. L'entreprise Filiot compta jusqu'à 300 salariés.

- un combattant de la Grande Guerre 1914-1918, mobilisé au 16e Bataillon de Chasseurs à Pieds, et engagé dans toutes les grandes batailles. 

- un maire bâtisseur, aux idées progressistes. Outre le complexe mairie / groupe scolaire Paul Bert / justice de paix, la ville de Conflans doit notamment à M. Paul Filiot la construction du quartier HLM "Les Hauts-de-Conflans" (110 logements) et du lotissement "Le Logis Conflanais" (264 maisons individuelles). 

- un résistant. Durant la seconde guerre mondiale, M. Paul Filiot aida plusieurs dizaines de Conflanais à échapper au STO, des évadés à passer en zone libre, et les résistants locaux grâce à la fourniture régulière de faux papiers.

- un élu déjà engagé dans l'intercommunalité. M. Paul Filiot fut président fondateur du Syndicat Intercommunal des Eaux du Soiron.  

Le 29 juin 2013, le Conseil Municipal de Conflans a inauguré la rue Paul Filiot, à la zone commerciale du Val de l'Orne.

 DISCOURS INAUGURATION RUE PAUL FILIOT

 

 

 

 

 

Paul Pross, Maire de Conflans, de 1973 à 1983

 

(né à Conflans en 1916 - décédé en 1996).

 

Maire de Conflans de 1973 à 1983, Paul Pross fut à la fois

un cheminot exemplaire. En 1931, il entre à la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est comme apprenti au dépôt de Conflans-Jarny. Employé à l'entretien des machines, il gravit rapidement tous les échelons et devient conducteur de route en 1958. Il connaît la grande époque de la vapeur et vit la conversion à la traction électrique. A sa retraite en 1966, il est titulaire des médailles d'argent, de vermeil et d'or de la SNCF.

un militant syndical dévoué. Membre de la CGT, son action militante et son dévouement consacrés à l'amélioration des conditions de travail, à la défense de l'emploi et des conquêtes sociales fondamentales des cheminots, ont profondément marqué le dépôt de Conflans-Jarny.

 -  un patriote résistant. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il participe à la lutte contre l'envahisseur nazi. Après avoir été incarcéré pendant six mois dans les prisons espagnoles de Franco en tentant de rejoindre les armées de libération en Angleterre, il participe à la Libération de la France avec la 2e DB du Général Leclerc (campagne de Normandie, bataille de Paris, campagne des Vosges, campagne d'Alsace et campagne d'Allemagne) jusqu'à l'anéantissement total des armées nazies. Il termine la guerre avec 2 citations à l'ordre de la 2ème D.B. et avec la Croix de Guerre 1939-1945.

un élu municipal au service de tous et dont l'action a commencé la métamorphose de Conflans. Elu conseiller municipal en 1959, puis maire-adjoint et enfin maire de Conflans en 1973, Paul Pross a assumé des responsabilités d'élu municipal pendant 24 ans. Très actif, il a su conserver l'identité spécifique et l'unité de la commune et a, en 10 ans, commencé la métamorphose de Conflans : construction de l'école maternelle Jacques Prévert, construction d'un lotissment de 156 pavillons individuels et 45 logements HLM, modernisation de la voirie, plan d'occupation des sols remarquable, politique scolaire dynamique et cohérente, politique culturelle importante, gestion des finances sage et rigoureuse, début de la création d'une zone d'activités économiques dynamique avec 80 emplois.

 En hommage à toutes ses qualités, Paul Pross a reçu la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur en 1988.

En conclusion, un homme dont la vie n'a été que dévouement au service de tous.

 

En savoir plus sur Paul Pross, cliquez ici : PAUL PROSS

 

 

 

 

georges pross

 

gaston richard
rené richard
roland sertorius

 


 

 

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 paul filiot

 Paul FILIOT

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Paul Pross

  Paul PROSS

 

  
 
 
 
 

 

Marcel Cunin, militant syndicaliste

 

Marcel Cunin est né le 4 juillet 1927 à Conflans. Marié, père de quatre enfants et grand-père de dix petits-enfants, il demeurait 33, rue des Œillets dans le quartier du Logis Conflanais. Marcel Cunin a travaillé la quasi-totalité de sa vie professionnelle dans les bureaux de l'usine sidérurgique d'Homécourt. Mais c'est son activité de militant qui est proprement étonnante. Qu'on en juge !

 

Un militant de la défense du logement

Marcel Cunin a débuté son activité militante en 1954, en mettant en cause les malfaçons qui existaient dans les maisons du Logis Conflanais, au sein de l'Association de Défense des Accédants au Logement. Notons qu'avec son association, Marcel Cunin apportait également une aide à tous les habitants qui rencontraient des difficultés de tous ordres : dossiers administratifs, déclarations d'impôt, par exemple.

 

L'appel de l'Abbé Pierre

A cette époque, il est vrai que le logement était un problème très aigu. De fait, à ce même moment, durant l'hiver 1954, l'Abbé Pierre (que Marcel Cunin a bien connu), lançait son appel resté célèbre, destiné à la construction de logements dignes pour les habitants de notre pays. Adhérent à la Confédération Générale du Logement dès février 1954, Marcel Cunin devient Secrétaire du Syndicat Régional des Usagers de l'Accessibilité à la Propriété, en décembre 1955. Puis, membre de la Commission Nationale Exécutive de la CGL en janvier 1956. Et enfin, Président National de la CGL, de novembre 1973 à novembre 1977. Durant toutes ces années, il a défendu avec un grand succès le droit au logement dans tout le Bassin de Briey. Sa femme se souvient : "A cette époque, le "QG" de la CGL était chez nous, au 33, rue des Œillets. Mon mari "faisait les papiers" pour tout le monde : il y en avait partout sur la table ! Il a vraiment aidé beaucoup de personnes. Il était très curieux de toutes les lois et il allait à toutes les réunions de formation qui étaient organisées".

 

Un militant de la défense des salariés

Outre le droit au logement, il était membre du syndicat CFDT. C'est à ce titre, par exemple, qu'il a siégé au Conseil d'Administration de la Caisse d'Allocations Familiales de Meurthe-et-Moselle à Nancy, qu'il fut membre de l'Union Syndicale CFDT du Bassin de Briey, délégué du personnel et membre du comité d'entreprise de l'usine Sacilor d'Homécourt.

 

Et toutes ses autres activités militantes

Marcel Cunin a aussi assuré la présidence de la section des parents d'élèves FCPE de Conflans pendant 15 ans. Au plan politique, Marcel Cunin a effectué 19 années de mandat au Conseil Municipal de Conflans, dont il fut le premier élu de gauche. Ajoutons qu'il est resté fidèle au PSU depuis sa fondation en 1960. Enfin, Marcel Cunin fut Président de l'école de musique de la Maison des Jeunes et de la Culture, de 1973 à 1977.

 

La Légion d'Honneur

En récompense de toutes ces actions de militantisme, Marcel Cunin a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 20 avril 1985. Modeste, Marcel Cunin répondait invariablement à tous ceux qui le félicitaient pour son action : "Je n'ai fait que mon devoir".

 

Une place "Marcel Cunin" à Conflans

Samedi 14 avril 2012, le Conseil Municipal de Conflans a inauguré la place "Marcel Cunin", rendant ainsi un hommage tout particulier à un militant, un homme de conviction dévoué au service de ses concitoyens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MARCEL CUNIN

 Marcel CUNIN

 

CUNIN 2

Marcel CUNIN reçoit la Légion d'Honneur

 

  MARCEL UNIN 3

Inauguration de la Place Marcel Cunin

 

MARCEL CUNIN 4

 

 

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ROBERT AUBRY ET GILBERT HELARD, DEUX RESISTANTS CONFLANAIS DEPORTES A MAUTHAUSEN

 

Ils avaient 20 ans en 1943. Leur seule faute a été d’aimer et de défendre leur patrie contre l’occupant nazi. Internés au camp de concentration de Mauthausen en 1944, Robert Aubry et Gilbert Hélard ont été victimes d’un système où tout concourrait à déshumaniser ces combattants de la Liberté.

Robert Aubry est né à Jarny le 18 août 1923. Sa famille résidait 24, avenue de la République à Conflans. Il travaillait com-me serveur à Longwy.  

Gilbert Hélard est né à Etain le 27 mars 1923. Sa famille résidait au passage à niveau de l'avenue de la République à Conflans. Il était employé à l'Entretien de la gare SNCF de Conflans-Jarny.  

En septembre 1943, tous deux réfractaires au STO (service du travail obligatoire) instauré par les Allemands, ils décident de rejoindre le maquis de Haute-Savoie, où ils participent à de nombreuses actions organisées par la Résistance locale.

%u25CF Robert Aubry devient membre du maquis "la Patrouille Blanche", un groupe qui organise des actions de guerilla et de sabotage destinées à ralentir l'approvisionnement de l'armée allemande. Il est arrêté le 1er décembre 1943 à Cluses et envoyé au camp de Royallieu à Compiègne. Le 13 mars 1944, il est déporté sous le sigle NN au camp de Neue-Bremm près de Sarrebrück, puis à Mauthausen en Autriche (matricule 61088). Affecté au percement des galeries du kommando de Gusen 2, il y trouve la mort le 18 janvier 1945. Il avait seulement 22 ans.

%u25CF Gilbert Hélard, qui prend le pseudonyme de Gilbert Vincent (nom de jeune fille de sa mère) entre dans l'Armée Secrète du secteur de Cluses, en qualité d'agent de liaison. Surnommé "le chef de gare" par ses camarades, il participe à de nombreuses opérations, coups de main et sabotages. Désigné pour accomplir diverses missions en liaison avec les FTP (Francs-Tireurs et Partisans) de Cluses, il est arrêté par la Gestapo le 1er janvier 1944 dans le secteur des Gêts. Emprisonné à l'Ecole d'Horlogerie de Cluses, il y subit de nombreux interrogatoires. Cependant, malgré les méthodes employées par les Allemands, il ne révèle rien de ce qu'il sait. Transféré à la prison Montluc de Lyon (la prison où Jean Moulin fut incarcéré quelques mois plus tôt), il est traduit devant un tribunal militaire et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Après un séjour au camp de Royallieu à Compiègne, il est, avec son camarade Robert Aubry, déporté le 13 mars 1944 sous le sigle NN au camp de Neue-Bremm, puis à Mauthausen (matricule 61230), où il est affecté dans le kommando de Gusen 2, à l'usine souterraine de Saint-Georgen. Il est libéré par l'Armée Américaine le 5 mai 1945 et rapatrié en France par avion le 19 mai, à l'hôtel Lutetia.

En 1946, il épouse Yolès Lovisa qui lui donne un fils, Alain, né en 1948. Cependant, profondément marqué par les conditions terribles de sa déportation, il décède le 1er octobre 1950. Il avait 27 ans.

Le 1er juin 1963, il est cité à l'Ordre de l'Armée à titre posthume et décrit comme un "magnifique Patriote" par le Ministre des Armées Pierre Messmer. Le 15 octobre 1963, lui sont décernées la Médaille de la Résistance et la Croix de Guerre avec palme.  

 

En savoir plus sur Robert Aubry et Gilbert Hélard

 

 

 

 

 

 

  

 
 
 
 
 
 
 
Gilbert HélardGilbert Hélard

 

Robert aubry

                            Robert Aubry
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

L'INCROYABLE ODYSSE DE CAMILLE LAZARD, DEPORTE A NEUENGAMME

 

Camille Lazard est né le 17 janvier 1923 à Colmey, près de Longuyon. Boulanger de son métier, il travaillait comme ouvrier à la Solotrafer. Durant la guerre, il habite avec ses parents à Jarny. En 1958, il s'installe avec sa famille dans le quartier du Logis Conflanais au 11, rue des Pivoines.

 

En 1942 à Jarny, il distribue des tracts contre le régime nazi

En juin 1942, alors âgé de 19 ans, avec ses camarades résistants jarnysiens Gilbert Schwartz, Emile Chambille, Henri Linster, Pierre Flacon et Primo Pasquini, Camille Lazard distribue, de nuit, des tracts contre le régime nazi. Le groupe est dénoncé à la Police Allemande. Celle-ci ayant menacé sa famille de représailles, Camille Lazard se rend à la Kommandantur, où il est arrêté avec son ami Joseph Serra. D'abord emprisonné à la Citadelle basse de Verdun, il est transféré en mars 1943 au Petit Séminaire de Metz (transformé alors en centre de détention par les nazis) pour y être interrogé, puis à la prison de Strasbourg.

 

Prisonnier politique au camp de Struthof, en Alsace

Le 21 avril 1943, il est envoyé comme prisonnier politique au camp de Struthof-Natzweiller en Alsace. Il est immatriculé sous le numéro 3279 et affecté aux cuisines. A cette époque, Struthoff est surtout un camp de triage vers les camps de concentration allemands.

 

Déporté en camp de concentration en Allemagne

A partir du 13 mai 1943, Camille Lazard est déporté en Allemagne :

- du 20 mai jusqu'à fin juin 1944, au camp de Bergen-Belsen (près de Hanovre), où il travaille à une remise en état du camp.

- du mois de juin jusqu'au mois de décembre 1944, au camp d'Oranienburg-Sachsenhausen (près de Berlin), sous le matricule 75977. Il revient ensuite à Bergen-Belsen jusqu'en février 1945.

- au mois de février 1945, il est transféré au camp de Neuengamme (près de Hambourg), sous le matricule 74435. Il est affecté alors au kommando de Bremen-Farge, où la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) emploie plus de 10 000 hommes, dont 3 000 déportés, à la construction d'un immense "bunker" en béton, le "Bunker Valentin", destiné à abriter l'assemblage de sous-marins. Le taux de mortalité y est très élevé, en raison de conditions de travail inhumaines. Sur les 13 500 français qui seront déportés à Neuengamme, 600 seulement rentreront chez eux.

- durant sa captivité, Camille Lazard subira des coups sur la tête et sur la colonne vertébrale. Persuadés qu'il est juif en raison de la consonance de son nom de famille, les SS feront également sur lui des expériences en lui injectant des vaccins.  

 

Il saute du paquebot Cap Arcona en flammes

A partir du mois de mars 1945, l'avance des Alliés contraint les SS à évacuer les camps de concentration. A la mi-avril, les détenus du camp de Neuengamme sont transférés vers le port de Lübeck, sur la mer Baltique. Avec 4 500 prisonniers, Camille Lazard est embarqué sur le navire Athen puis sur le Cap Arcona, deux "bateaux-prisons" portant pavillon nazi et où les conditions de survie des détenus sont effroyables. Le 3 mai 1945, une escadrille d'avions britanniques bombarde les bateaux stationnés en baie de Neustadt. Le Cap Arcona, en feu, chavire et finit par sombrer. Pour échapper aux flammes, Camille Lazard saute dans la mer glaciale et s'agrippe à un morceau de bois flottant. Il nagera ainsi pendant 3 km jusqu'à la plage.

 

Camille Lazard retrouve les siens

Libéré, Camille Lazard quitte Neustadt le 17 mai 1945 pour rejoindre la France. Arrivé en gare de Conflans-Jarny, il écrit dans son petit carnet de route : "Arrivé à Conflans-Jarny le 23 mai 1945 à 12 h 1/4, après 27 mois d'absence. Quelle joie ! ". Il ne pèse plus que 35 kg : à la descente du train, son père ne le reconnaît pas... En 1946, Camille Lazard épouse Marcelle Rouyer. De leur union, naîtront quatre enfants : Daniel, Jean-Paul, Guy et Martine. En 1947, il entre aux PTT comme facteur. Camille Lazard est décédé le 15 décembre 1980, à l'âge de 57 ans. Il a été décoré de la Croix du Combattant Volontaire de la Guerre 39-45, de la Médaille de la Déportation et de l'Internement et de la Médaille de la Fédération Nationale des Combattants Républicains.

 

En savoir plus sur CAMILLE LAZARD

 

 

 

 

 

 

camille lazard

                      Camille Lazard à 20 ans

 

  camille lazard 2

 

cap arcona

   Le bombardement du Cap Arcona dans la baie de Lübeck